THE LONESOME ORGANIST "Collector of cactus echo bags"
(Thrill Jockey)

La bizarrerie du jour date de 1997, sortie dans l'anonymat le plus complet à l'époque, elle mérite aujourd'hui un éclairage appuyé. C'est encore sur Thrill Jockey, le label de Bettina Richards qu'est sortie cette petite merveille d'humour et de musique dérangée. Aucune information sur ce groupe, on sait seulement qu'il est seul, qu'il est fanatique de l'orgue et qu'il aime sans doute la dérision (mais pas façon grosse farce douteuse). Il s'agit d'un album aux textures musicales assez différentes, elles évoquent pêle mêle Tom Waits, King Tubby, Tortoise, Captain Beafheart, Ray Manzarek, Nick Cave (drôle cette fois-ci), Augustus Pablo, les western spaghettis, les musiques de supermarchés (sous acides), les stelle bands de Trinidad et Tobago, j'en passe et des meilleures. Il joue de tous les instruments, à savoir les guitares, les orgues, de toutes sortes de percus et des instruments jouets (pianos...). Malgré cette profusion de genres abordés, cette "collection" de morceaux plus farfelus les uns que les autres ne rebute pas, au contraire elles fascine. Le dub de "Ratt advance on the windsor deluxe" ou encore les très "Tom Waits" "End of the road", "Clock song", "Catching flys with my teeth" ou les très beaux "The lost car", "The wind up birds" et "My first piano" montrent un réel talent de composition. On se prend même à rêver d'un nouveau héros de l'électronica quand il aborde ce genre musical sur "6 volts" ou "My first piano" d'une manière assez bancale, il faut bien l'admettre. Si vous êtes adeptes de dérapages plus ou moins contrôlés, de grands espaces, de découvertes, cet album vous plaira. Sinon, allez voir du côté de chez Blur (cette comparaison n'a aucun lieu d'être mais cela fait toujours du bien de se moquer de ces ringards). En tous cas, The lonesome organist ne pourra pas rester inconnu si longtemps.