
MOGWAÏ "Come on die young" (Chemical Underground)
Le groupe écossais
était attendu au tournant par tous ceux qui avaient vu en eux la
relève de My Bloody Valentine, et de tous les autres combos aimant
faire du bruit (tout en restant mélodieux). Il est vrai qu'après
l'excellente compilation de singles (sur Jetset), ainsi que leur premier
album et leurs prestations scéniques remarquées (ceux qui
étaient à Victoire 2 l'an dernier s'en souviennent encore),
on pouvait se demander si le groupe allait évoluer et si oui, comment
? Première constatation, Mogwaï aime moins l'espace. Le rock
spatial des débuts a laissé place à une musique plus
"aride", comme asséchée. Le groupe a incontestablement
mûri et ceux qui ne voyaient en eux qu'un groupe de plus jouant
sur la mélancolie facile et sur une espèce d'attitude de
jeune premier romantique, ne pourront que s'incliner devant la beauté
des morceaux, tels que "Cody" (le seul chanté), "Helps
Both Ways", "Kappa", "May Nothing But Happiness Come
Through Your Door" (qui les rapproche de plus en plus du mythique
"Slint"), "Christmas Steps" (qui agite le cadavre
de "The Godmachine"), ou les Jumeaux "Oh! How The Dogs
Stack Up" et "Choky". Les grincheux diront donc que les
références sont encore trop présentes ("Slint",
"My Bloody", "Sonic Youth", "Cure", "Hood"),
c'est sûr, mais Mogwaï les transcende et les assume tout naturellement
au fur et à mesure qu'il grandit. Le morceau si judicieusement
appelé "Ex Cowboy", typiquement mogwaïesque, tire
en tout cas, à mon sens, un trait définitif sur le court
passé du groupe, et augure un avenir plus que très intéressant.
Mogwaï est un groupe majeur, ne passez pas à côté.
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